L’histoire commence à la fin d’une journée morne et grise, dans la maison de Hugues qui s’apprête à sortir de chez lui pour faire une promenade dans la ville de Bruges. Hugues est un veuf qui se remet mal de la mort de sa femme, voilà 5 ans déjà. Avant que cellec-ci ne décède, ils vivaient heureux. Ils ont passé 10 ans de leur vie ensemble. Il garde beaucoup de souvenirs de sa femme comme une mèche de cheveux qu’il lui avait coupé dans les derniers jours de sa maladie. Elle était une belle femme, c’était l’unique amour de Hugues, il l’a chérissait de toute son âme, il l’aimait. Elle avait des cheveux magnifiques, des yeux de prunelles, un teint de fleur. Il a gardé tous les effets personnels de sa femme, des portraits, des photographies et la mèche de cheveux dans une pièce dans laquelle lui seul et sa servante, Barbe peuvent entrer.
Au terme de sa balade, Hugues s’oriente vers sa demeure quand soudain une émotion forte le submerge en voyant une femme arriver vers lui. A peine l’a-t-il vu qu’il s’arrête net. C’est une apparition qui le fait chavirer. Hugues la suit déterminé. Il la reconnaît, oui, elle a des yeux de prunelles, des cheveux magnifiques, un teint de fleur. C’est un miracle, c’est sa femme. Il continue de la suivre à travers les rues jusqu’au théâtre où elle disparaît. Sans réfléchir et malgré son deuil, il achète une place. Il se précipite dans la salle, inspecte les loges, tous les fauteuils. Sa seule obsession est de la retrouver, en vain. L’opéra commence et c’est Robert le Diable qui est joué ce soir là. La musique de l’opéra le rend triste, il pense à sa femme et à la folie qui l’a emporté jusqu’ici. Mais soudainement, il reconnaît l’inconnue de la rue. Oui c’est elle, elle est sur scène. C’est une danseuse.
Hugues est vite renseigné sur elle. Son nom est Jane Scott. Elle habite à Lille. Un soir, il décide de l’aborder et le charme de la ressemblance se poursuit. Sa voix est identique à celle de sa défunte femme. Puis le temps passe et cela fait maintenant quelques mois que Hugues a rencontré Jane. Sa vie a changé. Sa tristesse a disparu. Pourtant chaque matin il va encore rendre un culte à sa femme disparue dans la pièce « sanctuaire ». Hugues reste ainsi encore de longues heures puis il part chez Jane. Il veut accentuer encore plus la ressemblance entre Jane et la morte. Il décide donc de faire porter à Jane des robes de sa femme mais Jane se moque de ces robes démodées. Hugues ne lui a jamais parlé de la ressemblance avec sa femme mais explique à Jane que ses robes sont un héritage. Jane se montre frivole, elle ricane, se moque. Hugues la trouve vulgaire et le charme de la ressemblance s’estompe.
A partir de cet épisode, Hugues sent chaque jour, de plus en plus, une différence qui s’accentue entre les deux femmes. C’est un drame pour lui. Il se sent honteux vis-à-vis de sa femme disparue. L’idylle entre Hugues et Jane s’éteint petit à petit car Jane est de plus en manipulatrice et elle voit d’autres hommes. Hugues est jaloux. Il est partagé entre son attirance pour Jane et le culte qu’il voue à sa femme. Un soir, Hugues accueille Jane chez lui pour assister à une procession religieuse. Hugues est mal à l’aise et tendu car le public peut apercevoir la jeune femme derrière les rideaux. Il est néanmoins absorbé par la fête religieuse et ne fait plus attention à Jane. Jane, délaissée, erre dans la maison. Elle trouve le sanctuaire. Hugues la rejoint. Jane est étonnée de voir des portraits de femme qui lui ressemble particulièrement. Elle rit, encore une fois se moque de tous ces portraits, de ces vieux meubles. Elle prend les photos en main. Elle touche à tout, même à la chevelure. Ces gestes bouleversent Hugues. Il souffre, perd la tête. Il finit par saisir la chevelure que Jane tient enroulée autour de son cou. Il tire et serre la tresse autour de son cou ; Jane ne rit plus, elle pousse un petit cri et meurt.