L’ART DEGENERE
En 1933 Hitler prend le pouvoir, il impose son régime totalitaire qu’il avait annoncé dans Mein Kampf-1924, ce sera le début de la non liberté artistique, qui prendra plus tard le nom « d’art dégénéré ». Mais en quoi consiste exactement ce nouvel art ? Nous essayerons donc dans une première partie d’en donner une définition, puis nous verrons dans une seconde partie, les actions entreprises par les nazis pour lutter contre cet art.
I- L’art dégénéré : idéologie
L’art dégénéré, (de l’allemand : Entarte kunst) était le genre qui permettait au régime nazi d’interdire l’art moderne pour mieux conserver l’art classique. Ce terme fut prononcé pour la première fois par Joseph Goebbels, le ministre chargé de la propagande du Reich. Fut qualifiée d’art dégénéré toute œuvre ne correspondant pas aux critères esthétiques, idéologiques, des nazis. Le terme « d’art dégénéré » est ensuite étendu au-delà des arts-plastiques : musique (Schönberg Bartok, mais aussi la musique Swing), la littérature ou encore le cinéma. En principe, tout art moderne était condamné par le Reich. Le gouvernement organisa en 1935 une exposition d’art dégénéré à Nuremberg. La même année, furent promulguées les premières lois anti-juives portant le même nom. Nourrit par la crise économique et par un antisémitisme croissant, cette exposition fut une vraie réussite et le public réagit de manières très favorable à cette initiative. Les nazis fermèrent les fenêtres à tous ces courants d’arts, mais pas seulement pour des raisons esthétiques… Car au-delà d’un éventuel goût pour l’art, les nazis se préoccupaient surtout du message véhiculé par l’œuvre elle-même.
Hitler déclara, lors de son discours d’inauguration de l’exposition de 1937: « Avant que le nationale socialisme ne prenne le pouvoir, il n’y avait en Allemagne que le soi-disant Art Moderne. Chaque année un autre art moderne… Nous, nous voulons un art Allemand d’une valeur éternelle. L’art n’est pas fondé sur le temps, une époque, un style, une année, mais uniquement sur un peuple. » Hitler espérait ainsi établir un art allemand, totalement dévoué au régime.
Affiche de l’exposition d’art « dégénéré », Munich 1937
II- Actions des nazis contre « l’art dégénéré »
En 1937, fut organisée, à la maison de l’art allemand de Munich, une nouvelle exposition d’art dégénéré. Les nazis firent exposées des œuvres d’handicapés mentaux ainsi que des dessins d’enfants au milieu d’œuvres d’artistes connus, dans le but de démontrer l’aspect malsain et impur de cet art moderne. Ainsi participèrent, malgré eux, à cette exposition des artistes comme Otto Dix, Max Ernst ou encore Marc Chagall. Cubisme, Dadaïsme, Expressionnisme, Futurisme, Impressionnisme, Abstrait… La moindre critique du régime se voyait immédiatement écrasée. Bertolt Brecht vu nombres de ses ouvrages désintégrés lors d’autodafés commandés par les nazis. Les œuvres traitant du communisme furent confisquées puis brûlées. Hitler connaissait un peu et admirait beaucoup Mahler 1906, et les valses viennoises ; mais ses goûts iront vers Bruckner et Wagner. Au cinéma, l’expressionisme est condamné par Hitler comme un art dégénéré. En littérature, faute de pouvoir brûler les auteurs, les nazis décidèrent de bruler leurs livres. Quelques noms d’artistes ayant été stigmatisés comme producteurs d’un « art dégénéré » : Max Beckmann, Wassily Kandinsky, Ernst Ludwig Kirchner, Oskar Kokoschka, Paul Klee.
Affiche de l’exposition sur la musique « dégénérée »,
Organisée par les nazis à Düsseldorf, en 1938
Pour conclure, nous dirons que l’art dégénéré fut le symbole du rejet nazi. Tantôt attribué à la peinture, au cinéma, à la littérature, il fut considéré en lui-même comme l’antithèse même du nazisme et condamna des dizaines d’artistes à d’importantes peines.
Helene
Edwige
Charline
